Vie en estancia

Janvier 1876.

La corvette Chacabuco ramène des Iles Malouines, un troupeau des 300 moutons. L’idée est de voir s’ils pourront s’acclimater aux rigueurs du climat et aux steppes de Patagonie, créant ainsi une nouvelle activité économique dans la région.

En Europe, c’est la révolution industrielle, avec un énorme besoin en matière première, notamment en textile (laine), et des pâturages insuffisants pour exploiter les troupeaux. La Patagonie deviendra en quelques décennies, l’une des plus importantes régions productrices de laine et viande, et la première puissance économique d’Amérique latine.

Des 300 têtes á la fin du XIXe, le cheptel passera au début du XXe á plus de 2.000.000. Les concessions données par le gouvernement pour développer cette nouvelle activité sont énormes, allant jusqu’à des propriétés d’1 million d’ha. La Société d’exploitation de la Terre de Feu, présente en Argentine et au Chili, a compté 3 millions d’ha.

L’immigration anglo-écossaise est importante, ils seront les maîtres d’oeuvre pour développer l’élevage ovin intensif. Les estancias (fermes d’élevage) seront construites suivant les critères architecturaux anglosaxons.

Aujourd’hui les grandes propriétés ont été morcelées lors de la réforme agraire et la demande en matière première est moins importante. Les estancias demeurent cependant, perdues dans la pampa, battues par les vents et racontant une autre époque.
Certaines, en complément de leur activité d’élevage, se sont orientées vers l’agrotourisme et permettent au voyageur de découvrir le temps d’une journée, des gestes qui ont perdurés au fil des années et des saisons.

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